Guide de mise en œuvre d’une sécurité en couches pour la cybersécurité

Guide technique : sécurité en couches prête pour la production
Objectif
Face à la montée des ransomwares et aux attaques de plus en plus sophistiquées en 2025, ce guide propose une mise en œuvre reproductible d’une défense en profondeur. Vous couvrirez :
- Identité (MFA, politiques d’accès)
- Endpoints (EDR, isolation)
- E-mail (SPF, DKIM, DMARC)
- Journalisation centralisée (SIEM) et détections
- Sauvegardes immuables
- Réponse à incident avec KPI (MTTD, MTTR)
Prérequis
- Accès administrateur à un IdP (Azure AD/Entra, Okta, Google Workspace)
- Console M365 ou Google Workspace + gestion DNS
- Compte cloud (AWS/Azure/GCP) ou serveur Ubuntu 22.04 pour SIEM open source
- Droits pour déployer un agent EDR (Defender, CrowdStrike, Wazuh, etc.)
- Bucket objet immuable (S3 Object Lock, Azure Immutable Blob)
- Registre de secrets (Key Vault, Secrets Manager) et repo IaC (Git)
Implémentation pas à pas
Étape 1 – Renforcer l’identité
Plus de 80 % des compromissions proviennent des comptes. Exigez MFA robuste et contrôles d’accès conditionnel :

- Activer MFA (authentificator app + FIDO2), bloquer SMS.
- Politiques : MFA hors réseau de confiance, blocage des protocoles hérités, restrictions géo-locales et conformité du device.
- Comptes privilégiés isolés (PAW), sans accès direct à l’e-mail.
# Exemple Azure AD PowerShell
Set-CASMailboxPlan -Identity "Business" -ImapEnabled $false -PopEnabled $false
# Création d’une policy Conditional Access via Graph API pour exiger MFA
Étape 2 – Sécuriser l’e-mail
Le phishing et la falsification de domaine alimentent les ransomwares. Déployez SPF, DKIM et DMARC en mode quarantine puis reject :
@ IN TXT "v=spf1 include:spf.protection.outlook.com -all"
selector1._domainkey IN CNAME selector1-votre-domaine-com._domainkey.protection.outlook.com
_dmarc IN TXT "v=DMARC1; p=quarantine; rua=mailto:dmarc@votre-domaine.com; pct=50"
- Passer à
p=reject
après 2–4 semaines sans faux positifs. - Activer les bannières externes et l’isolation des pièces jointes suspectes.
Étape 3 – Déployer l’EDR
Les solutions EDR détectent et isolent les comportements malveillants avant chiffrement :
- Installer l’agent via GPO, Intune ou Jamf.
- Activer prévention, isolation réseau et blocage des macros non signées.
# Exemple Wazuh HIDS sur Linux
curl -sO https://packages.wazuh.com/4.x/wazuh-install.sh
sudo bash wazuh-install.sh --register-agent \
--manager-ip 192.0.2.10 --agent-name $(hostname)
Étape 4 – Centraliser les logs (SIEM)
Observabilité et MTTD exigent un SIEM. Exemple Wazuh + OpenSearch en Docker :
version: "3.8"
services:
wazuh.manager:
image: wazuh/wazuh-manager:4.7.3
ports: ["1514:1514/udp","1515:1515","55000:55000"]
opensearch:
image: opensearchproject/opensearch:2
environment:
- discovery.type=single-node
- bootstrap.memory_lock=true
ulimits:
memlock: {soft: -1, hard: -1}
ports: ["9200:9200"]
- Ingestion CloudTrail, GuardDuty, logs IdP et EDR.
- Créer 10 règles haut impact (échecs improbables, exfiltration S3, etc.).
Étape 5 – Sauvegardes immuables
Dernier rempart contre le ransomware : immutabilité et séparation des rôles :
aws s3api create-bucket --bucket backups-entreprise --object-lock-enabled-for-bucket
aws s3api put-object-lock-configuration \
--bucket backups-entreprise \
--object-lock-configuration '{"ObjectLockEnabled":"Enabled","Rule":{"DefaultRetention":{"Mode":"COMPLIANCE","Days":30}}}'
- Stratégie 3-2-1 : 3 copies sur 2 supports, 1 hors site.
- Chiffrement côté source et rotation KMS.
- Tests de restauration trimestriels documentés.
Étape 6 – Réponse à incident (MIR)
Préparez un plan minimal viable aligné NIST/ISO :
- Définir l’équipe IR et les rôles.
- Playbooks (ransomware, BEC, fuite de données).
- Contenir : isolation EDR, réinitialisation MFA, blocage OAuth.
- Collecte de preuves : logs SIEM, snapshots.
- KPIs : MTTD, MTTR, taux de patch (<14 j), couverture EDR/logs.
Vérification
- Identité : un compte sans MFA est-il bloqué ?
- E-mail : DMARC en
p=reject
sans perte ? - EDR : détection d’un binaire EICAR et isolation.
- SIEM : alertes sur échecs de connexion et exfiltration.
- Sauvegardes : restauration de fichier et VM, vérification RPO/RTO.
- IR : tabletop BEC, mesurer MTTD/MTTR.
Dépannage
- DMARC bloque des expéditeurs tiers : ajuster
pct
et aligner SPF/DKIM. - Agent EDR/HIDS hors ligne : vérifier firewall et certificats TLS.
- Coûts SIEM élevés : filtrage CloudTrail et archivage froid.
- Sauvegardes supprimées : activer Compliance Lock et séparer les rôles IAM.
- Intégrations MFA : utiliser comptes de service et secrets en coffre.
- Alertes bruyantes : normaliser, prioriser et agréger avant on-call.
Considérations opérationnelles
Prévoir 10–15 % du budget IT pour la gestion continue. Ventiler le budget :
- Évaluation initiale : 20–100 k$
- Cadre et déploiement : 100–500 k$+
- Incident response : 50–200 k$
- Formations mensuelles et simulations de phishing.
- Externalisation MDR/SOC si besoin.
- Conformité NIST/ISO 27001, audits semestriels.
- Surveillance IA : deepfakes, RaaS et zero-days.
- Amélioration continue : post-mortem et mise à jour des runbooks.
Résumé
En 2 à 6 semaines, vous pouvez déployer une base solide : identités protégées, e-mail authentifié, endpoints surveillés, logs centralisés, sauvegardes immuables et réponse à incident opérationnelle.
Damien Larquey
Author at Codolie
Passionate about technology, innovation, and sharing knowledge with the developer community.